Le télétravail séduit mais suscite des inquiétudes
Un quart des salariés pratique aujourd’hui le télétravail et seulement 6 % le font de manière contractuelle selon une enquête de Malakoff Médéric. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le « lent » développement du travail à distance ne tient pas qu’aux entreprises. Comme l’ont montré de précédentes études, l’enquête relève toute l’ambivalence liée au télétravail, qui à la fois séduit et inquiète.
Un employé sur 4 télétravaille actuellement
Selon la dernière enquête du comptoir mm de la nouvelle entreprise de Malakoff Médéric, 25 % des salariés pratiquaient le travail à distance fin 2017 : 19 % des salariés de manière informelle et non contractualisée et 6 % seulement dans le cadre de leur contrat de travail. Sans surprise, cette pratique est plus répandue dans les secteurs de l’information et de la communication, tant contractuellement (26 %) que non-contractuellement (37 %). 57 % de ceux qui le pratiquent le font au minimum un jour par semaine, la moitié dans une pièce aménagée à cet effet même si certains utilisent des lieux alternatifs pour travailler comme des espaces de travail partagés (23 %) ou des bureaux satellites (22 %).
Des salariés plus engagés car plus satisfaits
Inutile de revenir sur les bénéfices appréciés des salariés : meilleure autonomie, plus grande efficacité, réduction du stress, bien-être… Il apporte un meilleur équilibre vie pro/vie perso et est intéressant du point de vue financier (réduction des trajets). Le télétravail bénéficie également d’une bonne image auprès des non-pratiquants. La moitié d’entre eux serait intéressée pour le pratiquer, notamment pour aménager leurs horaires, réduire leur temps de trajet hebdomadaire et bénéficier d’un cadre de travail plus confortable et plus calme.
Les employés les plus satisfaits sont sans aucun doute les parents. A contrario, les moins satisfaits sont les travailleurs de moins de 30 ans, les ouvriers et les salariés sans enfants.
Côté employeurs, il offre également de trois principaux avantages : plus d’engagement de la part des salariés pour 82 % des dirigeants, ainsi que de la responsabilisation et de l’autonomie (80 %). 68 % pensent par ailleurs que le permettre donne une bonne image de l’entreprise. Quasiment 40 % trouvent qu’il contribue à faire baisser le taux d’absentéisme (et jusqu’à 58 % dans les sociétés de plus de 250 salariés).
La crainte d’une perte de l’esprit d’équipe reste forte
La pratique du télétravail soulève toutefois des inquiétudes chez les deux parties. Les télétravailleurs eux-mêmes identifient plusieurs inconvénients : le risque d’isolement social et de perte de l’esprit d’équipe, le risque de ne pas déconnecter, de travailler plus, voire d’être freiné dans leurs possibilités d’évolution… Face au risque d’isolement, les télétravailleurs évaluent le rythme de télétravail idéal à 2 jours en moyenne dans la semaine.
Les dirigeants craignent également que leurs salariés s’isolent et une perte de l’esprit d’équipe (47 %). Manager leurs collaborateurs à distance leur paraît également plus difficile. Fait intéressant : plus de la moitié des employeurs (58 %) ignorent visiblement que la Loi Travail a assoupli les règles de mise en oeuvre du télétravail ! 81 % des personnes interrogées, employeurs comme employés, considèrent néanmoins que les ordonnances Macron sont une bonne chose.