110 000 prévisions d’embauche dans le transport et la logistique : mais où sont les candidats ?

Sorti depuis deux ans désormais d’une période difficile qui a paralysé l’activité, le secteur des transports et de la logistique est aujourd’hui confronté à un nouveau problème : le manque de salariés. Le point sur les métiers qui recrutent, les salaires et l’avenir du secteur.

Les bons chiffres et les bonnes nouvelles gardent la cadence dans ce secteur. En début d’année, l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications dans les transports et la logistique (OPTL) nous apprenait que 19 100 emplois avaient été créés en un an, entre 2015 et 2016, soit un bond de 47 %. A titre de comparaison, l’industrie et le secteur de la construction détruisaient près de 25 000 et 11 000 emplois sur la même période. Et pour 2018, l’Observatoire prévoit une croissance encore plus soutenue.

Des perspectives plus qu’encourageantes qui sont confirmées par l’enquête annuelle sur les besoins de main-d’œuvre. Avec 109 805 prévisions d’embauche en 2018, les chefs d’entreprise du secteur restent des acteurs pour l’économie régionale.

1 offre d’emploi sur 2 n’est pas pourvue, faute de candidat

Mais encore faut-il réussir à recruter ! Car, si les effectifs et les créations de postes sont en hausse, cela n’endigue pas le manque de candidats. Avec près d’1 embauche sur 2 (46 %) jugée difficile à pourvoir selon les entreprises, la pénurie de main-d'œuvre reste bien réelle. La raison ? « La belle croissance de notre secteur d’activité a pour conséquence une augmentation des recrutements au sein des entreprises, ce qui engendre une véritable pénurie de profils, et ce au niveau mondial » explique Thomas Musset, responsable recrutement chez Dachser, l’un des principaux prestataires de solutions de transport et logistique dans le monde. « Nous devons aussi faire face à un manque d’attractivité des métiers du transport et de la logistique. En effet, bien que très dynamique, le secteur n’attire pas assez les jeunes qui, par méconnaissance de nos activités, ne se dirigent pas vers les formations spécialisées ». Des formations et des cursus transport qui, selon lui, « sont assez peu visibles et par conséquent, n’attirent pas assez ». Pourtant, les professions et les cadres de travail qu’offrent la logistique et les transports ont de nombreux arguments pour attirer les candidats, à commencer par la dimension digitale et innovante, extrêmement présente et essentielle aujourd’hui dans ce secteur.

Les 10 métiers qui recrutent le plus

Exigences de compétitivité, essor du e-commerce, besoins constants de réduire les délais, de sécuriser les approvisionnements, de réduire les coûts, d’améliorer le service client… Les enjeux et les défis ne manquent pas pour les métiers de la logistique, qui poursuivent leur montée en puissance et occupent aujourd’hui une position clé dans les entreprises : responsable supply chain, coordinateur logistique, chef de projet logistique… Ces métiers n’éludent pas pour autant les professions plus traditionnelles, elles aussi en manque de main-d’œuvre : préparateur de commande, magasinier, affréteur, employé camionnage ou encore au sein du service client… Le marché du transport est lui aussi en quête de salariés, à la fois sur la route et comme sur l’overseas.

Si les recrutements s’opèrent à tous les niveaux, le groupe Dachser, comme de nombreuses entreprises du secteur, dispose également d’un important service informatique où de nombreux postes sont à pourvoir. Et pourtant, « à l’image de tous les secteurs d’activité, chez nous aussi les profils IT sont pénuriques ! Nous sommes donc particulièrement mobilisés sur ce type de professionnels » témoigne Thomas Musset

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Combien d’offres à pourvoir dans votre région ?

Toutes les régions profitent de cette hausse inédite du nombre d’offres d’emploi dans la logistique et les transports. L’Ile-de-France se place bien entendu en tête, avec 22 065 prévisions d’embauche. Mais en-dehors du paquebot francilien, c’est en Auvergne-Rhône-Alpes que se concentre une grande partie des opportunités professionnelles du secteur (14 004 projets de recrutement). Non seulement la région a conservé sa place de leader, hors Ile-de-France, mais elle a quasiment doublé son nombre d’offres à pourvoir en un an (7 780 en 2017). Autre bond spectaculaire à noter : celui des Pays de Loire qui passent de la 8ème à la 5ème place du classement des régions qui recrutent. Cette année, les dirigeants du secteur envisagent de recruter plus de 8 000 salariés, deux fois plus que l’année dernière.

 

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Dans le bas du classement, comme 2017, on retrouve le Centre-Val de Loire, la Bourgogne et la Bretagne, avec en moyenne entre 3 800 et 5 100 projets d’embauche. Si ce taux peut sembler faible par rapport aux régions du sud, il n’en reste pas moins que ces intentions d’embauche ont augmenté de plus d’un millier d’offres en un an.

Les postes qui rémunèrent le plus

Étant donné les tensions pour recruter, les rémunérations redeviennent plus cohérentes et les entreprises mettent davantage de moyens pour capter les talents, selon l’enquête annuelle de rémunération nationale, pilotée par HAYS et RegionsJob.

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