Collecte, recyclage, réemploi : la nouvelle économie qui va créer 300 000 emplois
Fin avril, le gouvernement dévoilait ses 50 propositions pour développer l’économie circulaire en France. Un nouveau modèle de société qui pourrait être à l’origine de 300 000 créations d’emplois. Quels sont les secteurs et les métiers concernés ?
« 50 mesures pour une économie 100 % circulaire ». C’est ainsi que s’intitule la feuille de route du gouvernement qui devrait permettre au pays de rattraper son retard en la matière. Mais qu’est-ce que l’économie circulaire au juste ? C’est un modèle économique qui s’oppose à notre économie « linéaire » actuelle qui se résume en 4 mots : extraire, fabriquer, utiliser, jeter. Autrement dit, aujourd’hui encore, les entreprises extraient des matières premières pour ensuite produire des biens que nous utiliserons avant de les jeter, de manière plus ou moins frénétique et plus ou moins consciente.
A l’inverse, l’économie circulaire s’inscrit dans une démarche de sobriété où les entreprises, les collectivités et les citoyens consommeraient moins de ressources naturelles, produiraient moins de déchets et recycleraient davantage, permettant ainsi de boucler la boucle. On assiste là à « un des grands défis pour l’économie française dans les prochaines années » affirme Matthieu Orphelin, député du Maine-et-Loire et ambassadeur de l'économie circulaire, interviewé par le ministère de la transition écologique et solidaire. Un défi qui, en plus, créera de nombreux emplois à petite et grande échelle. En effet, toujours selon Matthieu Orphelin, « dès qu’une entreprise s’intéresse à l’économie circulaire, elle gagne dix fois plus d’argent que le coût du diagnostic circulaire. C’est donc un fantastique levier de compétitivité et de développement de l’emploi local pour nos entreprises ».
5 objectifs, 300 000 créations d’emplois
Ces 50 mesures ont été développées par le gouvernement pour répondre à 5 objectifs précis :
- Réduire de 30 % la consommation de ressources par rapport au PIB d’ici à 2030 par rapport à 2010
- Réduire de 50 % les quantités de déchets non dangereux mis en décharge en 2025 par rapport à 2010
- Tendre vers 100 % de plastiques recyclés en 2025
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre : économiser l’émission de 8 millions de tonnes de CO2 supplémentaires chaque année grâce au recyclage du plastique
- Créer jusqu’à 300 000 emplois supplémentaires, y compris dans des métiers nouveaux
Concernant ce dernier point, les potentiels 300 000 emplois supplémentaires viendraient renforcer les 800 000 emplois actuels. Les déchets produits par les entreprises (papier, carton, plastique, déchets d’équipements électriques et électroniques, énergies, etc.) sont des ressources valorisables et leur collecte et recyclage représentent une vraie mine d’or en termes de création de postes. Des emplois directement au sein des entreprises (RSE, HSE, QSE, contrôle…) ou chez les opérateurs de recyclage (forces de vente pour démarcher les entreprises, ingénieurs R&D, techniciens et ouvriers…)
D’autres métiers sont encore à inventer ou à transposer dans des modèles économiques nouveaux. Mais l’avantage de tous ces emplois, c’est qu’ils sont pour l’essentiel locaux, pérennes et non délocalisables.