Emploi dans l’IT et le digital : les conseils d’experts pour être recruté(e)

Depuis quelques années, une très large majorité d’entreprises est à la recherche de profils en informatique ou sur des postes dans le digital. Les profils liés à la data ont été particulièrement sollicités. S’entourer de ces professionnels est devenu stratégique pour beaucoup de sociétés, de la TPE au grand groupe. Catherine Lefeuvre et Nicolas Tourneur, chargés de ressources humaines Claranet, le leader européen des services d'infogérance d'applications critiques, font le point sur les tendances de recrutements, les compétences et technologies en vogue…

claranet-RLe marché de l’emploi dans l’IT et le digital est l’un des marchés les plus segmentés. Il est même possible de parler de deux marchés distincts, selon que l’on exerce à Paris et sa région ou en province. En effet, en région parisienne, le marché est saturé. Conséquence : les profils IT sont chassés au quotidien, inversant ainsi le rapport entre recruteurs/recrutés. « Dans nos métiers, c’est à l’employeur de jouer le jeu de la séduction pour attirer les talents dans son entreprise. Les candidats eux, se voient sollicités en permanence, par les nombreux chasseurs de têtes et des cabinets de recrutement que comptent la capitale. Ils n’ont pas besoin de postuler et peuvent prendre le soin de sélectionner leur employeur en fonction de leurs critères » analysent Nicolas Tourneur et Catherine Lefeuvre, chargés de ressources humaines. Une tendance qui semble désormais « institutionnalisée », et ce, « depuis une dizaine d’années déjà ».

RH-claranetSi la province échappait encore à cette logique, observant encore les codes classiques du recrutement, il semblerait que la pénurie de profils IT touche désormais l’ensemble des entreprises de l’Hexagone. Les ingénieurs et techniciens se retrouvent chassés fréquemment, au même titre que leurs homologues parisiens, pouvant d’ailleurs susciter un certain agacement chez ces profils peu enclins à la « promotion de leurs services ».

La cooptation : une pratique très développée dans le milieu de l’IT

Bien plus que les cabinets de recrutement et les chasseurs de tête, la cooptation reste un des modes d’embauche les plus efficaces chez les professionnels de l’IT. A titre d’exemple, environ 40 % des recrutements chez Claranet se fait par la cooptation. « Les collaborateurs sont les meilleurs ambassadeurs de leur boîte. Ils sont les porte-paroles de l’entreprise, dans leur sphère privée, de leur environnement de travail » constate Catherine Lefeuvre, qui pointe ici une tendance RH qui s’impose depuis quelques années.

Un constat d’autant plus vrai chez les ingénieurs et techniciens informatiques, ainsi que chez les professionnels du digital, où la force du réseau est plus forte que dans d’autres métiers et d’autres secteurs d’activité. « Ce sont avant tout, pour la plupart, des passionnés. Dans la sphère privée, ils abordent et échangent facilement autour des technos sur lesquelles ils travaillent ». La prime de cooptation,complément de revenu intéressant, vient aussi encourager cette démarche.

Quelles compétences sortent du lot ?

Les formations administrateur systèmes et réseaux restent une porte d’entrée royale sur le marché de l’emploi. « Elles apportent un bon socle, même si nous ne recrutons plus uniquement sur les diplômes et certifications » précise Nicolas Tourneur. « Aujourd’hui, le plus important pour nous recruteurs, c’est de ressentir chez le candidat une forte appétence, voire une vraie passion pour les nouvelles technologies. Au final, peu importe l’école ou la formation, si la personne que l’on reçoit en entretien nous explique qu’elle installe sa propre infra sur son temps libre, et s’amuse à bidouiller des machines en dehors de ses activités professionnelles, ou ce genre de choses, c’est le signe qu’elle saura s’investir dans son poste, partager et transmettre sa curiosité. ».

Il n’en reste pas moins que les recruteurs se laissent encore - et à raison - charmer par l’expérience et l’expertise professionnelle. DevOps, DBA, agilité, lean… « toutes ces nouvelles compétences et ces modes de travail innovants donnent énormément de brillance à une candidature ».

Les technos de demain : des atouts différenciants

Il est assez simple aujourd’hui de sortir du lot si l’on justifie d’une valeur ajoutée. Une expertise dans les technologies Cloud public, par exemple, avec l’un des trois grands acteurs du marché (Google Cloud Platform, Amazon Web Services et Microsoft Azure), est un vrai plus et comptera parmi les compétences les plus attendues des prochaines années. Pour les candidats qui souhaitent faire apparaître cet atout différenciant sur leur CV, des certifications, accessibles à tous, sont disponibles sur le marché.

Autres compétences très prisées des recruteurs, et dont la tendance devrait se poursuivre : celles autour des bases de données relationnelles et non relationnelles, ainsi que la maîtrise des technologies liées à l’automatisation et au déploiement et l’intégration continue (Jenkins, Ansible, Chef, Puppet…). « Des technologies « à la mode » qui se regroupent autour du concept DevOps et qui sont toujours une belle plus-value sur un CV ».