Quand changement climatique rime avec opportunités : des millions d’emplois à pourvoir

La lutte contre le réchauffement climatique induira des pertes d’emplois dans certaines industries. Mais elle en créera plus de 24 millions dans « l’économie verte ».

En 2015, l’Accord de Paris engageait les pays signataires à contenir la hausse de la température moyenne mondiale en-dessous de 2°C. Cette transition vers une économie plus verte entraînera inévitablement la destruction d’emplois dans certains secteurs d’activité, particulièrement ceux qui émettent une forte intensité de carbone et utilisent d’importantes ressources. Mais « l’écologisation des emplois », selon un rapport de l’OIT sur l'emploi et les questions sociales dans le monde, compensera largement ces pertes.

18 millions d’emplois créés dans le monde

Tous secteurs d’activité confondus, les mesures prises par les pays en matière de production et d’utilisation de l’énergie entraîneront la perte d’environ 6 millions d’emplois. Mais ces mesures permettront aussi la création de 24 millions d’autres approximativement. Soit une augmentation nette d’environ 18 millions d’emplois dans le monde.

Sur les 163 secteurs économiques analysés par l’OIT, seuls 14 subiront des suppressions d’emplois supérieures à 10 000 postes à l’échelle mondiale. Et seuls deux secteurs afficheront des pertes de 1 million d’emplois ou plus : l’extraction pétrolière et le raffinage.

Énergies renouvelables, construction, industrie…

2,5 millions d’emplois seront créés dans l’électricité générée à partir d’énergies renouvelables, contrebalançant quelque 400 000 emplois perdus dans la production d’électricité basée sur les combustibles fossiles.

Et comme « les emplois dépendent pour beaucoup de la qualité de l'environnement et des services qu'il fournit, l'économie verte peut permettre à des millions de personnes supplémentaires de surmonter la pauvreté et offrir de meilleures conditions de vie à cette génération et aux suivantes » affirme la directrice générale adjointe de l'OIT, Deborah Greenfield. Dans le détail, cette « qualité de l’environnement » passera notamment par l’adoption de pratiques durables comme l’utilisation accrue de véhicules électriques, l’utilisation de nouvelles énergies, l’amélioration énergétique dans les bâtiments, etc. Autant de changements qui seront synonymes de nouveaux emplois à plus ou moins court terme.

L’économie circulaire : 6 millions d’emploi

Recyclage, tri, réparation, remise à neuf, location et réutilisation d’objets : ces nouvelles activités vertes et verdissantes généreraient pas moins de 6 millions d’emplois pour remplacer le traditionnel modèle extraire/fabriquer/utiliser/jeter. Mais dans ces domaines, qui ont le vent en poupe et la faveur des hommes politiques, l’OIT insiste aussi sur la nécessité d’assurer des conditions de travail décentes, dans des lieux et des secteurs émergents bien souvent précaires, dangereux et n’offrant pas de protection sociale.

L’agriculture bio et raisonnée

Il est plus difficile pour l’OIT de quantifier les destructions et créations de postes dans l’agriculture. Mais « l’adoption de pratiques agricoles plus durables peut créer des emplois salariés dans les moyennes et grandes fermes biologiques et permettre aux petits exploitants de diversifier leurs sources de revenus à la faveur d’une transition vers l’agriculture de conservation » indique le rapport.

Toutefois, encore faut-il anticiper les besoins en nouvelles compétences et proposer de nouveaux programmes de formation, pour que les fermiers disposent des techniques et savoir-faire adéquats.