Doit-on avoir le même CV à 20 ans qu'à 50 ans?

Le CV est un élément indispensable de la candidature lorsque l'on cherche un emploi. Faire un CV, d'accord, mais faut-il adapter le contenu et la forme de ce dernier à son âge ? La réponse de nos trois experts est oui ! Découvrez leurs conseils...

« Le CV est le reflet de votre parcours » - Karine Doukhan, Directeur Management Resources chez Robert Half.

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« Il va de soi que la réponse est non : le CV est le reflet de votre parcours professionnel et vous avez forcément évolué ! A 20 ans, un CV est celui d’un jeune diplômé avec à son actif professionnel : des stages, des périodes d’alternance voire la valorisation des résultats obtenus en sport d’équipe ou lors de compétitions, des participations à des organisations associatives ou humanitaires…

A 50 ans, on compte plus ou moins 25 d’expérience avec au moins 3 expériences professionnelles dans 3 entreprises différentes et aussi avec des progressions ! A ce niveau d’expérience le but est d’orienter son CV sur les résultats obtenus et la valeur ajoutée apportée à chaque poste. Pour les 50 ans et plus, je conseille d’indiquer les hobbies, s’ils sont actifs en tant qu’alumni, s’ils participent à des associations, des clubs privés Business, s’ils animent des conférences… Aujourd’hui, il est primordial de mettre en avant le potentiel de son réseau. »

« L’enjeu lorsqu’on a 30 ans d’expérience, c’est de résister à la tentation de faire un CV-fleuve » - Godefroy de La Bourdonnaye, Responsable Régional Grand Ouest, Badenoch & Clark.

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« Un jeune diplômé ou un profil faiblement expérimenté devra s’attacher à valoriser ses stages, périodes d’apprentissage et sa première expérience, en faisant bien ressortir les missions et les durées. Les diplômes et spécialisations éventuelles ont bien évidemment leur importance, et devront apporter de la cohérence aux premières expériences. Autre élément valorisant à mentionner : l’implication dans des associations étudiantes/humanitaires et les projets qui ont pu en découler, souvent porteurs des premières responsabilités. La règle d’or, c’est de ne pas chercher à trop en étaler : cela ne trompe personne et l’effet peut être dévastateur. Mieux vaut un CV un peu court mais efficace et bien présenté, plutôt qu’un « CV tartine » qui transpire le remplissage.

L’enjeu lorsqu’on a 30 ans d’expérience, c’est de résister à la tentation de faire un CV-fleuve sur le mode « Ma vie, mon oeuvre », et de rester concis. Plus il y a d’expériences à mentionner, plus le risque est grand que la chronologie, les enchaînements, les évolutions ne soient pas claires. Pour bien séparer les entreprises, et les différents postes occupés au sein d’une même structure, jouez sur les typos, les tailles de caractère, la couleur (en restant sobre). De même, privilégiez les « bullet points » pour faciliter la lecture et n’oubliez pas de faire ressortir les réalisations clés de chaque expérience. 2 pages maximum ! »

« Les CV ne doivent pas différer sur un point précis : la présence sur les réseaux sociaux » - Cécile Bagot, chargée de recrutement.

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« A 20 ou 25 ans, il faut mettre en avant la formation, les stages, les premières expériences (emplois étudiants, jobs d’été…). Vous pouvez donc choisir un CV chronologique « classique » car un CV par compétences n’a pas de sens : à cet âge, elles sont encore théoriques et le recruteur se doute bien de ce que vous avez pu apprendre au cours de votre formation.

A 50 ans, il faut bien sûr citer la formation principale mais il n’est pas nécessaire de s’attarder dessus. Un CV par compétences sera plus pertinent qu’un CV chronologique, ce afin de capter le recruteur. Et ensuite, dérouler vos expériences sur les 10-15 dernières années. Rien de sert de remonter trop long, jusqu’au service militaire par exemple : cela n’intéresse pas le recruteur. L’important est, à travers ces expériences, de développer les compétences techniques acquises, c’est à dire le savoir-faire. Sans oublier de citer le niveau d’expertise sur certaines techniques, certains logiciels (« niveau expert »). Précisions tout de même que le CV n’est pas forcément nécessaire dans certains secteurs comme le bâtiment par exemple. Toutefois, les séniors qui n’ont pas de CV doivent apporter des références solides, afin que le recruteur puisse se renseigner sur leurs expériences passées.

Pour conclure, je dirai que les CV d’une personne jeune et d’un(e) senior ne doivent pas différer sur un point précis : la présence sur les réseaux sociaux professionnels (Viadeo, LinkedIn). Tous deux doivent l’être. Les candidats de plus de 45 ans montrent ainsi qu’ils ne sont pas « dépassés » et qu’ils maîtrisent les technologies actuelles. Bien sûr, cela s’applique plus au milieu tertiaire qu’à certains métiers industriels ou manuels. »