Informatique, banque, restauration, ingénierie, immobilier, compta… Dans quelles villes chercher du travail ?
Activités informatiques, comptabilité, banque, assurances, hôtellerie-restauration, immobilier… Tous ces domaines d’activité ont en commun de faire partie du secteur des services. Alors que la reprise est confirmée, savez-vous dans quelle région chercher un emploi selon votre spécialité ?
Dans une enquête riche et détaillée, l’Apec s’est penchée sur les spécificités géographiques de l’emploi dans les services aux particuliers et aux entreprises, territoire par territoire.
L’enquête intitulée « Les opportunités d’emploi pour les cadres : des différences selon les secteurs et les territoires » concerne uniquement le marché du travail des cadres français. Mais les grandes tendances qu’elle met à jour permettent également de se faire une idée de l’emploi en région pour les non-cadres.
L’informatique : les métropoles françaises très dynamiques
Le secteur des activités informatiques regroupe la programmation, la conception de systèmes, le conseil, la maintenance, mais également les activités d’édition de logiciels, le traitement de données ou encore les activités des sites Internet.
Les offres d’emplois dans cette branche apparaissent très concentrées dans certains territoires, et notamment dans les grandes métropoles françaises, qui centralisent une grande part des offres publiées. En tête, Paris comptabilise à elle-seule plus de 4 offres sur 10 selon l’Apec (opportunités cadres uniquement). « Les grandes entreprises du secteur, et notamment les entreprises de services du numérique (ESN) sont toutes présentes dans la capitale française et y comptent une grande part de leurs salariés. De nombreuses start-up du numérique font également partie intégrante du paysage parisien » explique l’enquête.
Derrière Paris, Lyon, Toulouse, Nantes, Lille ou Bordeaux tirent elles aussi leur épingle du jeu en offrant de nombreuses opportunités. Lille héberge par exemple des entreprises leaders de l’informatique telles qu’Atos ou Capgemini pour ne citer qu’elles. Capgemini qui est également présent à Nantes, aux côtés de Sigma informatique ou encore Proservia.
Le bassin de Cannes-Antibes, et son pôle Sophia-Antipolis, accueille pas moins de 300 sociétés relevant des technologies de l’information et de la communication, qui représentent au global 15 000 emplois (IBM, Alithya, Amadeus, etc.).
Plus au nord, à Niort, le secteur de l’informatique est également fortement représenté, grâce à la forte présence de l’assurance. En effet, la digitalisation est passée par là et les besoins informatiques des acteurs de l’assurance ont explosé. Ce qui a entraîné l’implantation de nombreuses entreprises de services du numérique comme GFI Informatique, CGI ou Sopra Steria.
Banque et Assurances : des opportunités en métropole et aussi en région
Fin 2016, 717 000 Français travaillaient dans la bancassurance. Un secteur de poids pour le pays. Comme pour l’informatique, une grande part des offres d’emploi proviennent de Paris. Les sièges sociaux de grands réseaux bancaires y sont implantés : BNP Paribas, Société Générale, La Banque postale, Crédit agricole... Tout comme les plus grandes sociétés d’assurance : Axa, CNP Assurances, Allianz...
Mais les métropoles régionales ne sont pas en reste : Lyon, Lille, Bordeaux, Toulouse et Nantes. Ces villes bénéficient de l’implantation des sièges régionaux des grands groupes bancaires. Bordeaux, par exemple, accueille le siège de la caisse régionale du Crédit Mutuel du Sud-Ouest (900 salariés dans la région), ou encore le siège de la caisse régionale du Crédit agricole d’Aquitaine (2 600 salariés au total dans la région). Le Crédit agricole qui est d’ailleurs très actif dans l’ensemble des régions : dans l’Est, en Bretagne, dans le Nord, en Centre Loire, dans le Centre, en Touraine et Poitou, dans le Centre-Est, dans les Alpes de Provence, en Lorraine, en Savoie…
En dehors des grandes métropoles, les bassins d’emploi de Niort et de Brest se démarquent par leur spécificité dans la bancassurance avec le Crédit Mutuel Arkéa, la Maif, la Macif, Groupama, la Maaf… « Les investissements envisagés par plusieurs de ces groupes d’assurance pour étendre leurs locaux et développer leur stratégie digitale devraient contribuer à la création de nouveaux postes d’ici 2020 » indique l’Apec. Même dynamisme au Mans ou à Orléans également avec la MMA et Thélem Assurances.
Hôtellerie, restauration et loisirs : un secteur très dynamique en Ile-de-France et dans le Sud
Le secteur de l’hôtellerie, de la restauration et des activités de loisir est présent sur l’ensemble du territoire et compte environ 1,2 million de salariés.
En tant que 3emeville la plus visitée dans le monde, derrière Londres et Bangkok, Paris est le bassin d’emplois le plus important en France, loin devant Lyon. La capitale bénéficie en effet d’une importante population de 6 millions d’habitants, consommateurs de services de restauration et de loisirs. Le territoire peut de surcroît compter sur son attrait touristique majeur,avec une offre extrêmement développée : hébergement, restauration, activités créatives, artistiques et sportives, spectacles, bibliothèques, musées, etc.
Plus largement, l’Ile-de-France est la région clef pour le secteur qui y est fortement représenté. Premier employeur : le parc d’attractions Disneyland Paris, à Marne-la-Vallée, et ses 8 500 chambres, ses 55 restaurants et ses 15 000 salariés. L’Ile-de-France peut également compter sur la présence des sièges d’acteurs majeurs comme Accor et ses 1600 salariés pour son siège d’Issy-les-Moulineaux ou Sodexo et ses 800 salariés à Guyancourt. Les zones hébergeant des aéroports sont également des zones dynamiques pour le secteur hôtellerie-restauration-loisirs.
En dehors de l’Île-de-France, les grandes villes du Sud bénéficient elles aussi d’une attractivité résidentielle et d’une forte activité touristique. C’est le cas par exemple de Lyon, Marseille-Aubagne, Nice ou encore Montpellier. « Ces territoires attirent beaucoup de touristes et les infrastructures dédiées y sont nombreuses : hôtels, bars, restaurants, casinos... » explique l’Apec. Les événements culturels de grande envergure comme la Fête des Lumières à Lyon ou le carnaval de Nice attirent également beaucoup de monde et font vivre le secteur.
Enfin, la Tarentaise en Savoie se détache grâce à l’activité des nombreuses stations de sports d’hiver présentes sur le territoire (Courchevel, Tigne, La Plagne...).
Immobilier : un secteur présent dans l’ensemble des bassins d’emplois
Aujourd’hui, le secteur compte 215 000 salariés en France et son dynamisme est tout naturellement lié à la taille des bassins d’emploi. En effet, le nombre d’habitants et la dynamique démographique des territoires sont des facteurs incontournables pour mesurer la vitalité du secteur. Ainsi, les 5 zones où l’immobilier est le plus fort sont Paris, Lyon, Marseille-Aubagne, Bordeaux et Toulouse.
De la même façon, les grands promoteurs immobiliers tels que Nexity, Bouygues Immobilier, Kaufman et Broad, OptimHome, Immobilière 3F, sont eux aussi implantés dans les plus grandes métropoles françaises.
Ingénierie et R&D : les grandes métropoles en force
La première particularité de ce secteur vient des profils recherchés. Les recrutements ciblent des candidats de haut niveau, diplômés d’écoles d’ingénieurs, de masters ou de doctorats. Deuxième caractéristique : le secteur se concentre autour de grandes métropoles qui accueillent des industries de pointe, des centres de décision, des centres de recherche publics (Inserm, Inra, CNRS), des établissements publics, ainsi que les plus grandes universités et grandes écoles.
« Les besoins en recrutement pour ce secteur dans les métropoles sont massifs » analyse alors l’Apec. En effet, rien que pour l’emploi cadre, plus de 10 900 offres ont été publiées en 2016 à Paris, et entre 2 500 et 4 000 dans les bassins d’emplois de Toulouse, Saclay ou Lyon. Marseille-Aubagne, Lille, Grenoble ou Nantes ont recruté entre 1 000 et 1 500 cadres de l’ingénierie et de la R&D l’année dernière.
De tous ces territoires, c’est à Saclay que la proportion d’offres diffusées en ingénierie-R&D est la plus forte, grâce à de très nombreux centres de R&D, de clusters, mais aussi par la présence de grandes écoles et établissements d’enseignement supérieur. Voulant devenir une Silicon Valley à la française, Saclay accueille l’une des plus fortes concentrations de chercheurs au monde. Les deux plus grands centres de R&D français sont d’ailleurs situés sur ce territoire : le technocentre de Renault à Guyancourt et le centre technique de PSA à Vélizy.
Paris, Lyon, Toulouse et Grenoble sont d’autres places fortes du secteur. Ces territoires concentrent eux aussi de nombreux laboratoires et technopoles privés, que ce soit dans la santé (Rhodia, Sanofi Pasteur à Lyon, Cancer-Bio-Santé à Toulouse ...), les technologies de pointe comme l’aéronautique (Airbus, Safran Engineering Servicesà Toulouse), l’électronique et l’informatique (Schneider Electric et Apple à Grenoble, Cisco à Paris)... Par ailleurs, les principales sociétés d’ingénierie comme Altran, Alten, Assystem, Akka Technologies ou encore Technip, sont fortement implantées dans ces territoires. Alten par exemple est présent à Paris, Lille, Strasbourg, Lyon, Rennes, Nantes, Toulouse, Bordeaux, Aix-en-Provence, Grenoble, Cannes-Antibes (Sofia-Antipolis) et Mulhouse.
Télécommunication : Marseille et Rennes tirent leur épingle du jeu
Une fois encore, une grande partie des offres d’emploi sont concentrée dans le bassin parisien. Toutefois, des métropoles comme Marseille-Aubagne, Rennes, Lyon, Toulouse ou Montpellier font contrepoids avec leurs spécificités et leur dynamisme grandissant.
En France, le secteur est dominé par les grands opérateurs comme Orange (96 000 salariés en France), suivi de très loin par Numéricable/SFR (plus de 10 000 salariés regroupés sous l’entité Altice), Bouygues Telecom (7 300 salariés) et Iliad/Free (8 900).
Parmi les principaux territoires qui recrutent, Marseille-Aubagne tient une position stratégique particulière. « La cité phocéenne constitue le point d’amarrage de nombreux câbles sous-marins dédiés à l’échange de données Internet » explique l’Apec. Aussi, la métropole est actuellement en passe de devenir une grande plateforme de la connectivité, comptant d’ores et déjà plusieurs data centers, contribuant à renforcer son positionnement en matière de télécommunication digitale et participer à la création de nouveaux emplois dans le secteur.
Parallèlement, le territoire rennais est un autre point stratégique depuis près d’un demi-siècle. Aujourd’hui encore, la métropole accueille de grandes écoles dédiées au télécommunications (IMT Atlantique, École des transmissions) ainsi que des entreprises emblématiques comme Orange et SFR ou des PME innovantes comme Bretagne Telecom. Employant plus de 13 000 salariés en Bretagne, Orange a par ailleurs choisi de regrouper ses activités de R&D locales sur la commune de Cesson-Sévigné, dans l’agglomération rennaise, où un nouveau campus d’Orange Labs va entrer en fonction d’ici 2022. Dans ce segment, les besoins de compétences en cybersécurité sont d’ailleurs particulièrement importants et des recrutements sont annoncés par les grands opérateurs à l’échelle du territoire rennais.
Transport et logistique : les zones portuaires et aéroportuaires concentrent les emplois
Le secteur des transports et de la logistique a beaucoup fait parler de lui cette année avec des records de recrutements. Il couvre les activités de transport (terrestre, aérien, maritime, fluvial) de passagers et de marchandises, ainsi que des activités connexes comme l’exploitation des infrastructures de transport, la manutention du fret, l’entreposage... Il englobe aussi les activités de poste et de courrier.
En France, une dizaine de bassins d’emploi concentre la moitié des opportunités. Il s’agit des territoires possédant une situation géographique stratégique, et donc dotés de grandes plateformes portuaires ou aéroportuaires. Parmi les plus importants, citons la zone de Roissy-Sud Picardie (l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle est le 2e aéroport européen) et la ville du Havre avec son port. Ces deux bassins d’emplois accueillent des groupes de renom comme Le Grand Port Maritime du Havre, la Compagnie industrielle maritime, Bolloré logistics, Chronopost, le parc d’activités Garonor et ses 200 entreprises spécialisées dans la logistique… Des dynamiques fortes de recrutement sont par ailleurs prévues pour les années à venir sur le territoire de Roissy-Sud Picardie.
Le secteur transports-logistique est également bien représenté dans d’autres bassins d’emploi comme Orly, Marne-la-Vallée, Bourgoin-Jallieu, Douai,Paris, Lyon ou encore Marseille-Aubagne qui accueillent un réseau dense d’entreprises spécialisées dans la logistique et les transports (Amazon, la RATP, la SNCF, La Poste, Keolis, CMA-CGM…).
Activités comptables et juridiques : les « Big 4 » implantés sur tout le territoire
Secteur très vaste, on parle ici des activités de conseil et de représentation juridiques, des activités de rédaction de documents juridiques divers, et dans le domaine comptable, des activités de vérification de comptes, de préparation d’états financiers, de tenue de livres comptables, etc.
Les opportunités dans ce secteur sont relativement dispersées sur le territoire. Dans chaque région et dans divers bassins d’emploi, des offres ont été publiées en 2016, même si en règle générale, lesl opportunités se concentrent dans et autour des métropoles.
Les recruteurs sont essentiellement des PME, mais quatre grands groupes français et internationaux se détachent. Appelés aussi « The big 4 », il s’agit des cabinets de conseil et d’audit Deloitte, KPMG, PWC et EY.
Dans le domaine juridique, des entreprises importantes sont également implantées dans les métropoles, en particulier en droit des affaires, tels que les cabinets d’avocats Fidal et CMS Bureau Francis Lefebvre.