Quelles sont les pratiques des recruteurs ?

Le site emploi, outil n°1 pour recruter 

Le panel d’outils utilisés pour dénicher des candidats s’est élargi. En moyenne, 5 outils principaux sont utilisés par recruteur contre 4 en 2014 : sites internet, Pôle Emploi/Apec, candidatures spontanées, réseau/cooptation, réseaux sociaux… Les sites emploi font l’unanimité : 91 % des RH les utilisent pour recruter. De plus, 92 % les jugent « importants » et 60 % très importants.  Côté candidats, le classement est le même, à l’exception du réseau et de la cooptation qui ont beaucoup moins d’importance.

30 secondes passées par CV

Le candidat est jugé en quelques dizaines de secondes. 52 % des recruteurs passent moins de 30 secondes sur un CV, 26 % de 30 secondes à 1 minutes et 22 % seulement plus d’une minute. La forme peut disqualifier une candidature ou au contraire la valider. Aussi, les candidats ont tout intérêt à prendre le temps de bien construire leur curriculum vitae car, négligés, certains éléments peuvent impacter négativement leur candidature. Un CV mal organisé, difficile à lire (70 %) ou un CV comportant des fautes d’orthographe (66 %) donne une mauvaise image au recruteur. Toutefois, la précédente enquête de RegionsJob nous révèle que 78% adaptent leur CV à l’entreprise à laquelle ils postulent.

On constate parallèlement une baisse d’intérêt pour la lettre de motivation. Seulement 7 % la jugent très importante. Plusieurs raisons à cela : les recruteurs disposent de peu de temps pour sélectionner les candidatures et avec l’émergence de la postulation en un clic et via mobile, la lettre de motivation laisse peu à peu la place au mail de motivation, plus court et plus concis, voire au CV seul, si tant est qu’il soit bien construit et complet.

L’expérience et le savoir-être dominent

Le savoir-être est à la fois le critère de recrutement le plus important (82 %), mais aussi celui sur lequel les recruteurs sont le plus inflexibles. Le diplôme est loin derrière : il perd en importance au profit de l’expérience et du parcours.

A contrario, un élément en particulier peut permettre au candidat de se démarquer des autres : l’expérience. Ainsi, RegionsJob constate dans son enquête que sur un CV, des expériences détaillées et des éléments chiffrés sur ses résultats sont cités en numéro 1 (à 84 %) des éléments permettant à un candidat de se démarquer. L’expérience/le parcours sont d’ailleurs jugés comme « assez importants voire très importants » par 98 % des recruteurs, au même titre que le savoir-être et la personnalité (98 % également). En cas de difficultés de recrutement, c’est sur le diplôme (55%) que les RH sont les plus souples alors qu’ils restent inflexibles sur le savoir-être (1 %).

Google, le nouvel ami des recruteurs

La prise de références reste populaire : 19 % des recruteurs contactent systématiquement les anciens employeurs des candidats, 29 % le font souvent et 43 % parfois. Seulement 9 % ne le font jamais. Mais aujourd’hui, la prise de références se fait aussi en ligne.

Près d’un recruteur sur deux utilise Google souvent ou systématiquement pour faire une recherche en ligne alors qu’ils n’étaient que 38 % en 2014. Aujourd’hui, les entreprises ont tendance à privilégier les recherches en ligne pour vérifier les informations trouvées sur le CV (73 %).

Les résultats trouvés peuvent influencer positivement la prise de décision : 64 % des recruteurs avouent s’être déjà décidé à recruter quelqu’un suite aux informations trouvées en ligne sur cette personne. A contrario, des résultats négatifs ont déjà amenés 66 % d’entre eux à écarter une candidature.

De leur côté, selon la récente enquête « Comment postule-t-on en 2017 ? » de RegionsJob, 62% des candidats vérifient régulièrement, souvent ou au moins de temps en temps les résultats les concernant sur les moteurs de recherche. Mais ces derniers ne semblent pas pour autant avoir pris conscience de l’importance de gérer leur identité numérique : 93 % pensent que ces résultats ne les ont jamais empêchés de trouver un emploi. De plus, seulement 33 % mettent du contenu en ligne pour mettre en valeur leur parcours professionnel ou leur expertise sur Internet.

Les process de recrutement

2 entretiens sont nécessaires en moyenne

La majorité des RH (56 %) reçoivent en moyenne 4 à 6 candidats en entretien pour un poste. Ces entretiens durent en moyenne de 30 minutes à 1h pour la moitié des sondés (44 %) et entre 1h et 1h30 pour l’autre moitié (44 %). Rares sont les entretiens durant moins de 30 minutes ou a contrario plus de 1h30.

Les candidats passent deux entretiens la plupart du temps (64 %). Face à deux profils identiques, à la grande majorité c’est la personnalité du candidat qui fera la différence pour 80 % des recruteurs sondés, loin devant la motivation (66 %) ou le dynamisme (48 %). Voilà pourquoi préparer l’entretien est primordial pour le candidat.

68 % des recrutements se font en 2 mois ou moins

Le process de recrutement global est aujourd’hui bien plus court qu’après la crise de 2008, qui avait vu les délais d’embauche s’allonger du fait du grand nombre de candidatures pour un nombre de postes disponibles réduit. Ainsi, un recrutement prend rarement plus de 3 mois actuellement : 35 % disent recruter en 1 mois ou moins, 33 % en 2 mois et 25 % en 3 mois. 7 % seulement des sondés mettent 4 mois ou plus pour trouver le candidat idéal.

Les recruteurs utilisent les réseaux sociaux principalement pour communiquer sur leurs recrutements (81 %), chasser les candidats (75 %) ou travailler la marque employeur de leur entreprise (72 %). C’est pour eux davantage un outil de communication RH et de sourcing qu’un moyen pour communiquer avec les candidats : 32 % seulement les utilisent pour échanger avec ces derniers.

60 % des entreprises ne disposent pas de version mobile de leur site corporate

81 % des recruteurs disposent d’un site dédié au recrutement ou d’un espace RH, proposant des offres d’emploi, une présentation de l’entreprise et de son actualité. Mais seulement 40 % d’entre eux disposent d’une version mobile ou responsive de leur site, alors que près de 2/3 des français utilisent leur mobile pour chercher un emploi (cf enquête candidats).

Sur le plan des méthodes de recrutement innovantes, la majorité des recruteurs restent frileux. 65 % n’organisent jamais événements présentiels type jobdating ou afterwork alors que sur les 35 % qui ont recours à ce mode de recrutement souvent ou de temps en temps, près des trois quarts (68 %) le trouve assez voire très efficaces. Côté candidats, jobdatings, afterworks, soirées recrutement et portes ouvertes réussissent à mobiliser 26 % des personnes en recherche d’emploi.