Garde d'enfants, aide à domicile, soutien scolaire... : les 26 métiers de service qui recrutent

Le secteur des services à la personne n’a jamais autant recruté, notamment au sein des entreprises privées. Le nombre de salariés a bondi de 4,5 % entre 2015 et 2016. Mais quels métiers se cachent derrière ce vaste secteur d’activité ? Lesquels recrutent et pour quelles compétences ? Quelles sont les modalités d’embauche et les conditions de travail ? La dernière étude réalisée par la branche professionnelle des Entreprises de Services à la Personne fait le point.

Aujourd’hui, 1,3 million de Français exercent dans le secteur des services à la personne, soit 1 actif sur 20. Un chiffre qui ne cesse de croître, surtout dans le privé au sein des entreprises prestataires. Entre 2008 et 2016, les TPE et PME du secteur ont créé plus 32 000 emplois. Avec le vieillissement de la population ou le taux de natalité élevé, le secteur a encore un bel avenir devant lui, soutenu qui plus est par des politiques volontaristes de l’Etat. « Il est un vivier d’emplois non délocalisables et à forte valeur de formation » lit-on dans le rapport de l’enquête. Et pourtant, les difficultés de recrutements sont réelles. Un problème d’autant plus préoccupant que la demande des Français en matière de services à la personne est de plus en plus forte.

Les 3 métiers phares

Si le secteur des services à la personne regroupe 26 métiers, 3 métiers représentent à eux seuls les trois quarts des salariés de la branche : les assistants de vie (personnes âgées et personnes handicapées), les assistants ménagers à domicile et les gardes d’enfants à domicile.

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guillaume-thomasMais en règle générale, les entreprises de la branche proposent en majorité entre quatre et sept activités, qui sont principalement destinées à tous types de personnes, comme l’entretien de la maison et le repassage. « Tous les services à la personne sont en tension au niveau du recrutement, mais il peut y avoir une périodicité différente », analyse Guillaume Thomas, fondateur d’Aladom, qui relaie plus de 20 000 offres d’emploi en permanence. « Par exemple pour la garde d'enfants, le pic de recrutement se fait à la rentrée quand tous les parents doivent s'organiser en même temps. Pour le soutien scolaire, les besoins augmentent souvent lorsque les parents reçoivent le premier ou le second bulletin scolaire ! ».

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Plus de 8 salariés sur 10 en CDI et des atouts encore méconnus

En recherche de candidats, les entreprises n’hésitent pas à embaucher en CDI (83 % des contrats). En revanche, un tiers des salariés interrogés ont plusieurs employeurs et 82 % sont à temps partiel.Si 7 temps partiels sur 10 sont tout de même choisis par les salariés, la précarité de ces métiers freine les vocations. D’autant que les salaires pratiqués sont bas : 46 % des contrats privés sont rémunérés au SMIC et au maximum jusqu’à 10 % en plus du salaire minimum.

« Les atouts des métiers de la branche des services à la personne ne sont pas encore jugés suffisamment attractifs malgré des efforts de structuration et une politique de professionnalisation », indique l’Agefos-PME qui a participé à cette étude. L’amélioration des conditions de travail, des rémunérations et de la formation professionnelle n’a, semble-t-il, pas encore suffi à attirer des nouveaux talents, même si le secteur s’est fortement réglementé ces dernières années, grâce notamment aux certifications, permettant une augmentation de la qualité globale des services fournis, et donc une meilleure valorisation du travail.

Le « savoir-être » a généralement plus d'importance que le « savoir-faire »

Intervenir auprès de ces particuliers dits « vulnérables (enfants de moins de 3 ans, personnes âgées et/ou porteuses d’un handicap) demande un agrément ou une autorisation, tandis qu’il n’y a pas de régime obligatoire supplémentaire pour exercer auprès des personnes non vulnérables.

En dehors des auxiliaires de vie et du CAP petite enfance, il y a peu de diplômes qui préparent au secteur des services à la personne. Mais au moment de postuler, « le "savoir-être" a généralement plus d'importance que le "savoir-faire" et une personne motivée pourra décrocher un emploi et être formée par l'employeur » assure Guillaume Thomas.

Au niveau des qualités requises, l'essentiel des prestations étant fait par des personnes seules au domicile des clients, l'autonomie et la confiance sont des qualités importantes. Et dans les zones rurales, les entreprises cherchent souvent avant tout des salariés véhiculés. « Mais ce critère étant discriminant il ne peut normalement pas être utilisé pour recruter. Or il peut être impossible d'intervenir au domicile de certaines personnes sans véhicules ».

Entreprise prestataire, asso, particulier : quels employeurs choisir ?

Quant à savoir quels employeurs choisir, entre une entreprise privée, une association, ou même en direct par des particuliers rémunérant en CESU, il faut peser le pour et le contre. Pour Guillaume Thomas, « cumuler les employeurs permet d'augmenter le nombre d'heures, mais l'avantage d'un prestataire privé c’est qu'il pourra offrir des perspectives d'évolution. Les entreprises cherchent à augmenter la taille de leurs équipes et peuvent proposer aux salariés d'évoluer vers des postes d'encadrement. Certains réseaux permettent aussi à leurs salariés de devenir par exemple responsables d'une agence en franchise ».